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Une cérémonie planétaire pour des finissants de l’Institut Périmètre

Disséminés dans le monde entier, les 26 étudiants du programme PSI se sont réunis virtuellement pour la remise des diplômes, marquée par des allocutions surprise de 3 lauréats de prix Nobel de physique.

Comme pour de nombreux autres diplômés dans le monde entier, la promotion 2019-2020 du programme PSI (Perimeter Scholars International – Boursiers internationaux de l’Institut Périmètre) a dû se réunir par Zoom pour la remise des diplômes.

Les 26 étudiants — 13 femmes et 13 hommes, de 17 pays — ont reçu leur diplôme de maîtrise lors d’une cérémonie particulière marquée par les allocutions de 3 lauréats de prix Nobel.

« On dit que les grandes percées scientifiques sont souvent issues de collisions — de problèmes qui se posent dans différents domaines », a déclaré Rob Myers, directeur de l’Institut Périmètre, dans son allocution à la promotion de cette année. « Vous avez donc eu la clairvoyance de combiner un programme d’études supérieures en physique théorique et une urgence sanitaire mondiale majeure.

« Mais, blague à part, je vous félicite. Le programme PSI est très exigeant, et vous avez dû relever un défi supplémentaire considérable. Chacun d’entre vous l’a surmonté haut la main. Vous avez réussi quelque chose d’extraordinaire. » [traduction]

Les réalisations des PSIons (comme ils se nomment eux-mêmes) dans ce contexte difficile ont suscité l’admiration, au sein de la communauté de l’Institut Périmètre et au-delà.

L’honorable Navdeep Bains, ministre canadien de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, a salué les finissants par vidéo. Il les a encouragés à viser une carrière non seulement en physique, mais dans tous les autres domaines qui exigent les compétences en mathématiques, en informatique et en résolution de problèmes qu’ils ont acquises dans le programme PSI : informatique quantique, apprentissage automatique, science des données, médecine de précision, techniques avancées de fabrication, etc.

Message de Navdeep Bains aux finissants 2020 du programme PSI

Ross Romano, ministre ontarien des Collèges et Universités, a envoyé ses félicitations par écrit, dans un message où il a ajouté : « Nous remercions particulièrement tous les gestionnaires, membres du personnel et assistants qui ont travaillé sans relâche afin que vous puissiez compléter vos cours en ligne. » [traduction]

Cette année universitaire en a été une de transitions difficiles. Dan Wohns et Gang Xu, assistants dans le programme PSI, étaient au Ghana quand différents pays ont commencé à mettre en place des mesures de confinement. « Nous sommes revenus dans un lieu totalement différent de celui que nous avions quitté » [traduction], a affirmé M. Wohns.

Les assistants, les professeurs et les administrateurs du programme PSI ont travaillé rapidement pour ajuster le programme, le contenu des cours et les conditions de vie des étudiants, afin que le semestre puisse se terminer en toute sécurité et de manière efficace. Parmi les 26 étudiants, 9 sont rentrés chez eux tôt au printemps en Belgique — en Chine, en France, en Allemagne, au Pakistan ou en Inde — et ont dû être desservis dans différents fuseaux horaires. Ceux qui sont restés et qui partageaient auparavant un logement ont été relogés de manière à ce que chaque étudiant vive seul.

« Nous avons pris toutes ces décisions au cours de la première semaine, par vidéoconférence, dit M. Wohns. Les étudiants étaient habitués à passer beaucoup de temps ensemble, pour le travail et les loisirs. Tout cela a changé d’un seul coup. Pour certains, il a été plus difficile de se concentrer, ce qui selon moi touche plus ou moins tout le monde dans ce contexte de pandémie. » [traduction]

« C’est une époque formidable
pour les physiciens.
C’est toujours une époque formidable
pour les physiciens.
Nous semons pour l’avenir. »
– Donna Strickland, lauréate d’un prix Nobel

Étudiante dans le programme PSI, Elizabeth Bennewitz a quitté Waterloo à la mi-mars pour déménager chez sa sœur jumelle à Baltimore et poursuivre ses études à partir de là-bas. Elle n’avait jamais suivi de cours en ligne auparavant.

« J’ai eu énormément de difficulté à terminer le semestre, dit-elle, mais j’ai aussi beaucoup appris en matière de stratégies efficaces de travail et de communication, non seulement pour rester en contact avec mes amis, mais aussi pour travailler avec d’autres sur mon projet de recherche. Je crois que cette expérience m’a permis d’acquérir plus de souplesse et une capacité d’adaptation comme étudiante et comme travailleuse. »

Mme Bennewitz a travaillé avec 1QBit au Laboratoire d’intelligence quantique de l’Institut Périmètre (PIQuIL) sur son projet de recherche final, et elle poursuivra ces travaux au cours de la prochaine année. « Je suis enthousiaste à l’idée de m’instruire sur l’industrie de l’informatique quantique, de continuer d’apprendre et de faire de la physique informatique avec l’équipe de 1QBit. » [traduction]

Dalila Pîrvu est restée à Waterloo jusqu’à la fin du programme, mais elle a trouvé les premiers jours de la pandémie difficiles. Auparavant, elle aimait étudier dans des bibliothèques et ne pas travailler chez elle; cet équilibre entre le travail et la vie personnelle s’est envolé, ce qui a amené pendant les premières semaines du stress, de la fatigue et un sentiment de ne pas être productive.

Les réunions en ligne avec son directeur de recherche et les cours virtuels étaient complètement nouveaux. « Je m’y suis habituée, grâce aux efforts extraordinaires des assistants du programme PSI et de mon directeur de recherche, qui m’a énormément soutenue, même au-delà du travail lié à mon projet de fin de programme. »

Mme Pîrvu a dit que le plus difficile a été de ne pas passer de temps avec ses collègues étudiants. Quand cela a pu se faire en toute sécurité, elle s’est organisée pour aller courir avec un et aller faire ses achats avec un autre. « Certaines restrictions ont été assouplies à l’époque de la soutenance de nos mémoires de recherche, de sorte que nous avons pu nous revoir pour célébrer. » [traduction]

Maintenant de retour dans sa famille en Roumanie pour l’été, elle a prévu fêter avec des amis dans une rencontre virtuelle par Zoom après la cérémonie officielle de remise des diplômes. Dalila Pîrvu, dont la recherche finale du programme PSI portait sur la dynamique de la désintégration du vide, reviendra à l’Institut Périmètre comme doctorante. Elle fera des recherches en cosmologie sous la direction du professeur associé Matthew Johnson.

Beaucoup des 26 étudiants ont enregistré des messages vidéo sur leur expérience du programme PSI.

Messages d’étudiants du programme PSI lors de la remise des diplômes 2020

Major de la promotion PSI de cette année, Benjamin De Bruyne a laissé ses collègues sur un dernier exercice : de chez lui, en Belgique, il leur a demandé de réfléchir à une théorie sur 26 particules venues du monde entier se réunir au Canada. « Que leur arrivera-t-il dans un an? a-t-il demandé. Qu’avez-vous appris de cette théorie? Pour moi, la réponse n’est pas simple. Pour être honnête, cette année n’en a pas été uniquement une de soleil et d’arcs-en-ciel. Nous avons traversé des moments difficiles… Chaque jour ressemblait à des montagnes russes, mais ce fut une expérience exceptionnelle. » [traduction]

Les lauréats de prix Nobel de physique qui ont fait aux finissants la surprise d’allocutions enregistrées ont donné quelques conseils dont les anciens du programme PSI pourront bénéficier dans leurs parcours variés.

Messages de lauréats de prix Nobel de physique lors de la remise de diplômes 2020 du programme PSI

Steven Weinberg, lauréat du prix Nobel en 1979 pour ses travaux marquants unifiant la force électromagnétique et l’interaction faible, a parlé des progrès que fait la science quand elle rejette les certitudes et pose des questions.

Art McDonald, ancien membre du conseil d’administration de l’Institut Périmètre, qui a reçu le prix Nobel en 2015 pour avoir prouvé que les neutrinos ont une masse, a parlé du besoin de demeurer curieux et de continuer d’apprendre.

Enfin, Donna Strickland, professeure à l’Université de Waterloo et lauréate du prix Nobel 2018 pour avoir découvert l’amplification par compression d’impulsions de lasers, a admis que cette remise de diplômes survenait à un moment difficile, mais elle a dit aux finissants : « C’est une époque formidable pour les physiciens. C’est toujours une époque formidable pour les physiciens. Nous semons pour l’avenir. » [traduction]

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