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Des physiciens font part de leur parcours vers des carrières gratifiantes

Les étudiants et les postdoctorants de l’Institut Périmètre ont eu l’occasion d’examiner diverses options et de poser des questions lors de 2 activités Trajectoires de carrière centrées sur le milieu universitaire et l’apprentissage automatique.

Clasped hands surrounded by icons representing careers, such as books, a microscope, a beaker, and a medical bag

Vous aimez la physique. Mais pouvez-vous en vivre? Pouvez-vous vous accomplir dans votre travail? Des étudiants de l’Institut Périmètre ont récemment participé à 2 activités qui leur ont donné l’occasion de rencontrer des représentants d’entreprises, des universitaires et des chercheurs dont l’expérience permet de répondre sans hésiter de manière affirmative à ces questions.

Ces activités s’inscrivaient dans l’initiative Trajectoires de carrière de l’Institut Périmètre, qui soutient les étudiants et les postdoctorants à tous les stades de leur formation et de leur plan de carrière.

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L’activité de réseautage express virtuel Trajectoires de carrière a permis des rencontres individuelles entre des étudiants et plus d’une douzaine de mentors qui travaillent actuellement dans les domaines des technologies quantiques et de l’apprentissage automatique, pour des employeurs allant d’entreprises en démarrage à de grandes sociétés de technologie, en passant par le gouvernement du Canada.

Bon nombre de ces mentors ont des liens avec l’Institut Périmètre. Mentionnons notamment : Guifre Vidal, titulaire d’une chaire de chercheur invité distingué, actuellement chez Alphabet, société mère de Google; Aida Ahmadzadegan, postdoctorante à l’Institut Périmètre et directrice technique chez ForeQast Technologies; Ciaran Gilligan-Lee, diplômé du programme PSI (Perimeter Scholars International – Boursiers internationaux de l’Institut Périmètre), actuellement chercheur principal chez Spotify. Vous pouvez voir la liste complète des mentors.

Orateur principal lors de cette activité, Stefan Leichenauer a obtenu son doctorat en physique théorique des hautes énergies à l’Université de la Californie à Berkeley, avant de faire des stages postdoctoraux à Berkeley et à l’Institut de technologie de la Californie. Pendant quelques mois, il a cherché un emploi, puis il a trouvé la bonne occasion lorsqu’il a rencontré son patron actuel à une conférence de physique. Il est maintenant chercheur au sein de l’équipe Sandbox@Alphabet, où il travaille à la jonction de la physique et de l’intelligence artificielle.

Il a dit aux étudiants qu’il avait pensé à prime abord au milieu universitaire et souhaité devenir professeur, en partie parce qu’il n’avait pas connu le milieu extra-universitaire pendant sa dizaine d’années de formation.

« J’aimais les mathématiques, j’aimais la physique, j’aimais savoir comment les choses fonctionnent, et tout cela est encore vrai », dit-il. Mais, à mesure qu’il passait plus de temps en milieu universitaire, les choses évoluaient. « J’ai aussi appris ce que je n’aimais pas, ajoute-t-il, et que ce serait une bonne chose d’en savoir un peu sur d’autres possibilités. » [traduction]

Stefan Leichenauer, sur ce que les étudiants devraient savoir à propos du passage du milieu universitaire à l’entreprise privée

« Lorsque l’on vient du monde de la physique abstraite, une partie du défi consiste à montrer aux gens extérieurs au milieu universitaire les compétences que l’on possède. »

« Si vous voulez avoir du succès dans le secteur privé, songez à préparer un curriculum vitæ qui soit attrayant pour les gens de ce milieu. »

« Programmez, programmez, programmez. Travaillez sur des projets de logiciel libre. Instruisez-vous le plus possible sur l’apprentissage automatique et l’IA. Ces compétences seront assurément un atout. »

« Mais cela ne doit pas vous empêcher d’étudier la physique, en particulier à l’Institut Périmètre. »

« Les recherches ouvertes ne conviennent pas vraiment au secteur privé, où les motivations sont différentes, où la planification est différente, où les choses semblent aller beaucoup plus vite, et où l’organisation n’est pas la même. »

« Vous devez en faire l’expérience par vous-même pour savoir si cela vous convient ou non. »

M. Leichenauer a encouragé les étudiants à explorer les nombreuses possibilités de stage, y compris chez Sandbox@Alphabet.

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Les étudiants et les postdoctorants à l’Institut Périmètre sont encouragés à examiner les options offertes dans les secteurs de la technologie et de la finance. Cependant, s’ils préfèrent une carrière universitaire, de nombreuses possibilités s’offrent à eux.

Lors de l’activité virtuelle sur les carrières en milieu universitaire, des physiciens à diverses étapes de leur carrière universitaire ont offert leurs meilleurs conseils sur la manière d’obtenir un poste convoité — et d’y réussir. Qu’il s’agisse de petites universités de 1er cycle, de grandes universités ou de prestigieux instituts de recherche, le milieu universitaire offre une grande variété de carrières.

Béatrice Bonga, sur la manière de faire acte de candidature et d’obtenir un poste

Ancienne postdoctorante à l’Institut Périmètre, Béatrice Bonga est professeure adjointe à l’Université Radboud, aux Pays-Bas. Ses recherches portent sur des questions fondamentales de relativité générale et sur des prédictions à soumettre à de futurs observatoires d’ondes gravitationnelles.

« Demandez-vous toujours si c’est le genre de carrière que vous souhaitez. Vous pourriez ne pas être heureux en milieu universitaire. Évaluez toutes les possibilités. »

« Ne vous sous-estimez pas. Ne soyez pas timide. Soumettez votre candidature partout où vous aimeriez être. Ne présentez pas votre candidature là où vous ne voulez pas aller. »

« Veillez à ce que votre CV soit toujours prêt. Il est important de réagir en temps opportun. »

Brian Shuve, sur les avantages de travailler dans une petite université de 1er cycle

Ancien postdoctorant à l’Institut Périmètre, Brian Shuve est maintenant professeur adjoint au collège Harvey Mudd, université de 1er cycle spécialisée en sciences et en génie. Ses recherches portent sur l’univers primitif, à partir de découvertes réalisées dans des collisionneurs de haute énergie tels que l’accélérateur SLAC et ceux du CERN.

« Vous travaillez de près avec les étudiants, en dehors comme à l’intérieur des cours, et vous les aidez lorsqu’ils ont de la difficulté. »

« Bien sûr, nous faisons de la recherche, en grande partie avec des étudiants de 1er cycle. Cela peut changer la portée et le genre de recherches, mais celles-ci ont quand même des répercussions. »

« Paradoxalement, comme il y a moins de pression liée à la recherche, je travaille sur ce qui m’intéresse. »

« Il se peut que vous soyez le seul théoricien au sein de votre établissement. C’est vraiment important de construire et de maintenir un réseau de contacts externes. »

David Tong, sur les joies et l’importance de l’enseignement

David Tong est physicien théoricien à l’Université de Cambridge et membre du collège Trinity. Il est bien connu pour ses notes de cours disponibles gratuitement. Ses recherches portent sur divers aspects de la théorie quantique des champs, allant de la cosmologie à la matière condensée.

« Selon une idée répandue, beaucoup d’universitaires ont l’impression que l’enseignement est une corvée qui les détourne de la recherche. Je ne suis pas convaincu de cela. Selon mon expérience, de nombreux universitaires aiment beaucoup l’enseignement et y consacrent bien des efforts. »

« Je crois que l’enseignement fait du professeur un meilleur physicien. Chaque fois que j’ai donné un cours, j’ai appris quelque chose. On comprend réellement mieux un sujet lorsqu’on se met à l’enseigner. »

« Il semble évident que, dans bien des universités, la recherche est cruciale pour obtenir un poste de professeur. Mais une fois qu’on a un tel poste, les compétences en enseignement sont les plus utiles. »

Theo Johnson-Freyd, sur l’importance de la diversité pour l’excellence en recherche

Ancien postdoctorant à l’Institut Périmètre, Theo Johnson-Freyd a récemment obtenu un poste de professeur associé à l’Institut, dans le cadre d’une nomination conjointe avec l’Université Dalhousie. Ses recherches portent sur l’homotopie en physique ainsi que sur les relations entre la physique mathématique et l’algèbre avancée.

« Travaillez sur des problèmes difficiles, mais aussi sur des problèmes fantaisistes. Ayez un projet qui vous plaît, qui vous amuse et qui laisse place à votre créativité. »

« La diversité fait partie de l’excellence en recherche. Discutez avec des gens. Faites-leur part de vos idées. Ne soyez pas désagréable. Parlez aux amis de vos amis. Des personnes qui ne sont pas vos amis ou de proches collègues vous en apprendront davantage. »

« Pensez à la diversité sous différents angles et dans diverses dimensions : diversité de compétences, de connaissances, de genres, d’âges, de nationalités. Cela améliore la science. »

Miriam Diamond, sur les liens entre théorie et expérimentation

Diplômée du programme PSI (Perimeter Scholars International – Boursiers internationaux de l’Institut Périmètre), Miriam Diamond est professeure adjointe à l’Université de Toronto et membre du corps professoral de l’Institut canadien Arthur-B.-McDonald de recherche en physique des astroparticules. Ses recherches portent principalement sur la matière sombre et les neutrinos. Une grande partie de ses travaux d’expérimentation se font dans le laboratoire SNOLAB à Sudbury.

« On imagine une barrière entre les travaux d’expérimentation et la théorie. J’insiste cependant pour dire que les étudiants diplômés et les postdoctorants devraient acquérir de l’expérience dans ce que l’on considère généralement comme étant ‘l’autre côté du mur’. »

« Ma formation théorique est vraiment précieuse, parce que je peux lire les articles qui paraissent — à propos de ces modèles un peu étranges et ésotériques de la matière sombre — et comprendre les signatures que la matière sombre est censée produire selon ces modèles. »

« Ayez une certaine souplesse quant à vos objectifs de recherche, votre théorie fétiche ou votre modèle favori, qui pourraient changer très rapidement. Chacun a sa propre idée sur ce qui est beau, élégant et sympathique, mais la nature peut être en total désaccord, et c’est toujours elle qui a raison. »

Les commentaires des mentors ont été édités et condensés dans leur version anglaise avant d’être traduits en français.

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