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Les gens de l’IP — Maya Burhanpurkar, adolescente prodige de la science

La plupart des jeunes qui prennent une année sabbatique entre les études secondaires et l’université préparent leur sac à dos et prennent l’avion. Maya Burhanpurkar, ancienne participante à l’ISSYP, est venue travailler à l’Institut Périmètre.

On pourrait appeler cela la malédiction de la curiosité. Si vous êtes aussi enthousiasmé par la physique que par le génie, l’informatique, la philosophie et les arts, comment choisir une carrière?

C’est ce dilemme qui a amené Maya Burhanpurkar à l’Institut Périmètre en janvier 2017, pour y travailler pendant 7 mois comme associée de recherche. Auparavant, l’adolescente avait fait un projet d’un an à l’Université de Toronto, où elle a contribué à concevoir un algorithme permettant aux fauteuils roulants de détecter et traverser les embrasures de porte.

« J’espérais ne pas aimer l’une de ces deux expériences, ce qui m’aurait aidé à choisir », admet Maya Burhanpurkar, originaire d’Oro-Medonte, dans la campagne ontarienne. « Malheureusement, j’aime encore plus ces deux domaines maintenant. » [traduction]

Pour cette polymathe en herbe, qui a réalisé un prototype d’antibiotique « intelligent », découvert un nouveau principe de la physique newtonienne, travaillé à un projet de suivi d’astéroïdes et réalisé un documentaire primé sur les changements climatiques, le choix d’un domaine sur lequel se concentrer peut représenter un défi aussi grand que les divers projets qu’elle entreprend.

Elle est enchantée de collaborer à la mise au point d’un logiciel de détection de sursauts radio rapides par le télescope CHIME, travaillant avec le cosmologiste Kendrick Smith, professeur à l’Institut Périmètre, qu’elle a rencontré pour la première fois lorsqu’elle participait à l’École internationale d’été pour jeunes physiciens et physiciennes (ISSYP) en 2016.

« Ce qui m’a surprise à propos de la cosmologie, c’est jusqu’à quel point il faut connaître la physique pour en faire », dit-elle. Ce projet en particulier fait appel à de nombreux domaines. « CHIME est à la fois un projet de génie matériel, de génie logiciel et de physique. Cela me va tout à fait! » [traduction]

On pourrait facilement croire que la jeune femme, qui a eu 18 ans pendant son stage à l’Institut Périmètre, est une autre de ces jeunes précoces et extravertis, mais cela ne lui vient pas naturellement. Elle aime parler en public et faire de la vulgarisation scientifique, mais elle se considère aussi comme une personne timide. « J’ai beaucoup de difficulté à demander de l’aide ou des services aux gens, dit-elle. Lorsque je m’enthousiasme vraiment pour quelque chose, j’hésite beaucoup moins à demander de l’aide, parce que je veux vraiment que le projet se réalise, et je sais que je n’ai pas les compétences pour y arriver seule. » [traduction]

C’est l’un des messages-clés qu’elle souhaite transmettre aux autres jeunes — aux filles en particulier — et l’un des motifs de sa participation à la conférence Inspiring Future Women in Science (Inspirer les futures scientifiques), tenue à l’Institut Périmètre en mars. Elle veut que d’autres filles sachent que la science n’est pas une quête solitaire. Il n’y a pas besoin de tout savoir, ni de tout faire tout seul, et ce n’est pas grave si les choses ne fonctionnent pas au premier, au deuxième ou au cinquième essai.

« J’ai commencé à faire des sciences dans un sous-sol où mon incubateur était une glacière portative doublée à l’intérieur d’une couverture chauffante, dit-elle. Ce n’était pas brillant comme installation scientifique.

« J’ai connu ce processus itératif où l’on fait des tas d’erreurs, puis, au bout de quelques années, j’ai obtenu un résultat. Je crois que c’est important de souligner les échecs autant que les succès, afin que les gens ne s’attendent pas à ce qu’il y ait uniquement des succès. » [traduction]

Le groupe de l’ISSYP en 2016

Elle est aussi devenue un modèle pour des filles curieuses — en grande partie parce qu’elle continue de rechercher des modèles pour elle-même.

Si vous demandez à des gens de nommer de grands scientifiques, la plupart citeront probablement des hommes comme Einstein, Darwin, Maxwell ou Stephen Hawking. Mais des femmes ont apporté d’innombrables contributions à la science, et Maya Burhanpurkar s’est donnée pour mission de mieux les faire connaître : apparitions à CBC Newsworld et à l’émission The Agenda de TVO, ainsi que dans la série de documentaires We Are Canada produite pour le 150e anniversaire de la Confédération; exposés présentés d’un bout à l’autre du pays, à des élèves qui ne sont pas beaucoup plus jeunes qu’elle.

« Aujourd’hui, bien des femmes font des recherches étonnantes en sciences, dit-elle. Je crois qu’il est vraiment important de parler de ces femmes, de leur histoire, de leurs débuts en sciences et de ce qui les passionne, afin que les jeunes filles s’en inspirent. » [traduction]

Maya Burhanpurkar a encore du temps pour décider du chemin qu’elle empruntera pour faire sa propre marque dans le monde — elle entrera à l’Université Harvard en août, mais elle n’a pas besoin de choisir de spécialisation avant la 2e année. Dans l’intervalle, elle absorbe tout ce qu’elle peut à l’Institut Périmètre, tout en ayant très hâte au prochain chapitre de son parcours.

« J’ignore beaucoup de choses sur notre monde, et l’université me donne une occasion fantastique d’apprendre à temps plein pendant 4 ans. Cela m’enthousiasme! » [traduction]

Table ronde de la conférence Inspiring Future Women in Science 2017 (Inspirer les futures scientifiques 2017)

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