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Des femmes font part des joies et des difficultés d’une carrière en STGM

Mettant en vedette des femmes qui ont réussi en science et technologie, le webinaire Inspiring Future Women in Science (Inspirer les futures scientifiques) a attiré des participants du monde entier. Les citations de cet article sont traduites de propos tenus en anglais par des participantes à ce webinaire.

Virtual presentation with a host and five women speakers

De son Brésil natal, Julia Fernanda de Lucas Rocha a participé à un webinaire en direct organisé par l’Institut Périmètre.

Elle y a vu ce qu’elle n’a pas habituellement l’occasion de voir : 4 femmes de groupes sous-représentés, qui ont connu le succès, parlant avec passion de leur travail dans des professions traditionnellement dominées par des hommes et racontant comment elles ont surmonté des obstacles pour arriver là où elles en sont aujourd’hui.

Ces 4 femmes qui ont pris la parole lors de la conférence Inspiring Future Women in Science (Inspirer les futures scientifiques) de cette année étaient : Emily Ackerman, postdoctorante en biologie des systèmes et activiste au sein de groupes de handicapés; Ella Chan, étudiante en médecine et spécialiste du rayonnement des médias numériques; Yumna Nasir, directrice dans le domaine de la construction et de la gestion d’installations; Laurie Rousseau-Nepton, astronome à Hawaï et femme innue de la communauté de Mashteuiatsh (Première Nation des Pekuakamiulnuatsh) au Québec.

Le webinaire sous forme de séance de questions et réponses en direct était commandité par la société Linamar. Il a eu lieu le 10 février, en marge de la Journée internationale des femmes et des filles de science proclamée par les Nations Unies.

Les conférences Inspiring Future Women in Science (Inspirer les futures scientifiques) ont été lancées en 2015, dans le cadre des efforts de rayonnement de l’Institut Périmètre visant à encourager les jeunes femmes intéressées par les sciences et la technologie.

Entre autres initiatives annuelles, l’Institut organise également l’École d’été internationale pour jeunes physiciens et physiciennes, programme en ligne de 2 semaines pour élèves du secondaire du Canada et de l’étranger, et le programme de bourses Simons-Emmy-Noether, qui appuie des physiciennes en début de carrière.

Les 4 panélistes invitées au webinaire travaillent dans des domaines fort différents, mais elles ont une chose en commun : tout au long de leur parcours, elles ont cruellement manqué de mentores qui leur ressemblaient. Elles sont maintenant devenues de telles mentores et modèles, dans l’espoir d’inspirer et de guider la nouvelle génération.

Mme Rocha, étudiante diplômée à la Fondation d’enseignement technique Souza-Marques, fait partie des 109 étudiants universitaires et élèves du secondaire de 13 pays qui ont assisté au webinaire. Elle participe aussi à un programme du Centre brésilien de recherches en physique à Rio de Janeiro. Elle fait une maîtrise axée sur la recherche en physique de la matière condensée et compte faire un doctorat dans ce domaine.

« Dans le monde entier, il y a actuellement plus d’hommes que de femmes dans ces domaines, a-t-elle déclaré. Mais pourquoi, au XXIe siècle, n’y aurait-il pas davantage de femmes en génie, en mathématiques, en physique et en chimie? »

Après avoir entendu les panélistes raconter leur parcours, Mme Rocha s’est dit motivée à poursuivre ses études en physique, à obtenir son doctorat et à aider d’autres femmes.

Yumna Nasir est directrice nationale de l’exploitation, Technologie, de la société Plan Group, entreprise de construction électrique, mécanique et technologique établie dans la région de Toronto. Lors de la table ronde, Mme Nasir a dit aux jeunes participantes qu’elles peuvent montrer la voie à suivre et contribuer à ouvrir des portes pour d’autres.

« Ce n’est pas parce que vous ne voyez personne qui vous ressemble, que vous devriez renoncer à aller au bout de votre parcours, a-t-elle affirmé. Si vous êtes passionnée par ce que vous faites, n’hésitez pas et allez-y à fond. »

Emily Ackerman, postdoctorante en biologie des systèmes à la Faculté de médecine de Harvard, activiste au sein de groupes de handicapés, et qui se déplace en fauteuil roulant motorisé, est d’avis que le fait d’être handicapée a changé sa manière d’aborder la science.

Son handicap a façonné son parcours vers la recherche en informatique centrée sur les données : « Je suis physiquement incapable de manipuler des choses en laboratoire, par exemple d’utiliser un bec Bunsen, a-t-elle dit. Au lieu de cela, je me sers d’ordinateurs. Cela change ma manière d’aborder la réponse à des questions. Je réfléchis à ce que je peux faire avec les données dont je dispose. »

Pour sa part, l’astronome Laurie Rousseau-Nepton, qui travaille au Télescope Canada-France-Hawaï, à Hawaï, a déclaré qu’il est important pour une personne de ne jamais être limitée par les idées des autres sur ses capacités ou sur ce qu’elle devrait faire.

Mme Rousseau-Nepton a raconté que la physique n’était pas sa matière la plus forte à l’école secondaire. Elle avait d’excellents résultats en biologie, en chimie, en mathématiques et dans d’autres matières, mais elle avait de la difficulté en physique. Néanmoins, elle aimait la physique et a décidé de poursuivre dans cette voie. Ses notes en physique ont fait un bond lorsqu’elle s’y est consacrée dans ses études supérieures — précisément parce qu’elle faisait ce qu’elle aimait.

Dans le cadre de son poste actuel comme astronome en résidence à Hawaï, elle a formé une équipe de 60 chercheurs du monde entier qui participent au projet SIGNALS. Ce projet vise à observer la formation de multitudes d’étoiles dans de nombreuses galaxies voisines de la Voie lactée.

« Vous devriez suivre votre instinct, a déclaré Mme Rousseau-Nepton. Si vous aimez ce que vous faites, vous allez vous améliorer avec les années. Vous avez beaucoup d’années devant vous et beaucoup à apprendre. »

Ella Chan, étudiante en médecine à l’Université de la Colombie-Britannique, a parlé de son parcours atypique. Son intérêt pour la médecine est né après que son frère eut reçu un diagnostic de maladie rénale. Elle a également fondé l’entreprise de médias numériques STEM Files et travaillé comme spécialiste des communications à l’aide des médias numériques chez Genome BC.

Elle a déclaré qu’il n’est pas nécessaire de suivre un parcours traditionnel pour poser sa candidature en médecine ou dans d’autres programmes. « Faites quelque chose que vous aimez, a-t-elle dit, plutôt que seulement ce qui correspond à une case dans un formulaire de candidature. »

Les panélistes ont parlé des joies et des difficultés de leurs carrières respectives.

Mme Nasir a dit que sa plus grande joie est de voir un projet aboutir, que ce soit la construction d’un hôpital, d’une salle de concert ou d’une ligne de train léger : « Ces réalisations demeureront longtemps après mon départ. C’est enthousiasmant de pouvoir laisser un tel héritage. »

Mme Ackerman a déclaré que le plus grand défi consiste à surmonter ses propres doutes : « Il est très facile de se convaincre de ne pas être prête ou qu’il vaudrait mieux ne pas travailler en sciences. Mais cela se passe dans la tête. Avec la persévérance, les choses s’améliorent, et l’on sent beaucoup plus de confiance en nos capacités. »

Linda Hasenfratz, cheffe de la direction de la société Linamar, a déclaré qu’il est enthousiasmant de voir le nombre croissant de femmes en science, technologie, génie et mathématiques (STGM).

Étant l’une des rares femmes à la tête d’une entreprise manufacturière, elle se passionne depuis longtemps pour l’arrivée de plus de jeunes femmes dans ces domaines. Son entreprise a lancé une initiative intitulée See it • Be it • STEM it, afin d’encourager et d’outiller de jeunes femmes intéressées par les domaines de STGM. Cette initiative comporte un site Web qui présente le parcours de femmes servant de modèles en STGM, ainsi qu’un calendrier annuel mettant en vedette leur histoire.

Après avoir participé au webinaire à partir du Brésil, Mme Rocha dit qu’elle en est ressortie plus motivée à devenir l’un des modèles de l’avenir.

« Ce webinaire a été inspirant, dit-elle. Il marque le début d’un parcours. »

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