Des pionnières de la physique
Elles ont découvert les pulsars, trouvé les premières preuves de l’existence de la matière sombre, été à l’avant-garde dans les domaines des mathématiques, de la radioactivité, de la fission nucléaire, de l’élasticité et de l’informatique. Elles sont allées jusqu’à arrêter la lumière.
L’Institut Périmètre rend hommage à des femmes qui ont fait des contributions révolutionnaires en physique, souvent en ayant relevé d’immenses défis.
Jocelyn Bell Burnell (1943-)
Astrophysicienne
Étudiante au doctorat, Jocelyn Bell Burnell analysait les données d’un radiotélescope lorsqu’elle a remarqué des impulsions radio provenant d’un point précis du ciel. Elle venait de découvrir les pulsars : des étoiles à neutrons en rotation qui émettent des faisceaux de rayonnement, comme des phares cosmiques. Les travaux de Jocelyn Bell Burnell ont valu à son directeur de recherches un prix Nobel et ont lancé son éminente carrière.
Marie Skłodowska-Curie (1867-1934)
Pionnière de la radioactivité, lauréate de 2 prix Nobel
Géante de la science, Marie Skłodowska-Curie a mené des recherches innovatrices sur la radioactivité, dont elle a inventé le nom. Elle a découvert 2 éléments chimiques, fondé 2 centres de recherches médicales, remporté 2 prix Nobel, et inventé des unités mobiles de radiographie (surnommées petites Curies) qui ont sauvé d’innombrables vies pendant la Première Guerre mondiale.
Sandra Faber (1944-)
Astronome
Quand elle était enfant, Sandra Faber passait d’innombrables soirées, couchée dehors chez elle, à contempler les étoiles. Quelques décennies plus tard, alors que les premières photos envoyées par le télescope Hubble étaient embrouillées, elle a dirigé l’équipe qui a diagnostiqué le problème, ce qui a ensuite permis au télescope de capter certaines des images les plus époustouflantes de l’espace jamais vues.
Rosalind Franklin (1920-1958)
Biophysicienne
La chimiste et cristallographe anglaise Rosalind Franklin a utilisé la diffraction des rayons X pour révéler la structure interne de minéraux complexes et de tissus vivants, y compris celle du fameux ADN. Si elle n’était pas morte en 1958 à l’âge de 37 ans, on croit généralement qu’elle aurait partagé le prix Nobel de chimie 1982 avec son collègue Aaron Klug.
Hedy Lamarr (1914-2000)
Inventrice et actrice
Pour faire passer des messages secrets à l’insu des nazis, Hedy Lamarr a co-inventé une technique de saut de fréquence qui a contribué à ouvrir la voie aux technologies actuelles de transmission sans fil. Pendant des années, cette réalisation a été occultée par sa carrière d’actrice hollywoodienne.
Chien-Shiung Wu (1912-1997)
« La Première dame de la physique »
Au cours de sa longue carrière, Chien-Shiung Wu a réfuté une « loi » de la nature (la conservation de la parité), a travaillé au projet Manhattan, est devenue la première femme maître assistante au Département de physique de l’Université de Princeton et s’est acquis la réputation de la plus grande physicienne expérimentatrice de son époque.
Lene Hau (1959-)
Physicienne
En 1999, Lene Hau a ralenti un faisceau de lumière jusqu’à la vitesse d’une course de vélo. Puis, en 2001, cette physicienne danoise a complètement arrêté la lumière. Ces travaux maintenant célèbres ont des implications importantes en informatique et cryptographie quantiques.
Hypatie (c. 351)
Astronome et mathématicienne grecque
Hypatie a été l’une des premières femmes à étudier les mathématiques et l’astronomie. Elle a gravi les échelons jusqu’à prendre la tête de l’école platonicienne d’Alexandrie, mais sa vie avant-gardiste a pris fin de manière tragique, avec son assassinat par des zélotes pendant une période de conflits religieux. Certains considèrent que sa mort marque la fin de l’école classique.
Grace Hopper (1906-1992)
Informaticienne
Contre-amirale de la marine américaine et pionnière de l’informatique, Grace Hopper a fait partie de l’équipe de programmeurs d’un ordinateur utilisé vers la fin de la Seconde Guerre mondiale. En 1947, elle a créé le terme debugging (débogage, de l’anglais bug, insecte) après avoir enlevé une véritable mite des circuits d’un ordinateur Harvard Mark II qui était en panne.
Vera Rubin (1928-2016)
Astronome
Vera Rubin a observé quelque chose d’inhabituel dans les galaxies : les étoiles situées vers l’extérieur font des orbites aussi rapides que celles qui sont vers le centre. Elle a alors présumé que chaque galaxie doit contenir davantage de masse que ce qui est visible. Ce fut la première observation prouvant l’existence de la matière sombre, qui est aujourd’hui l’un des sujets les plus étudiés en cosmologie.
Remarque : Vera Rubin est décédée en décembre 2016. Lisez un article sur ses travaux et son influence.
Maria Goeppert-Mayer (1906-1972)
Physicienne théoricienne, lauréate d’un prix Nobel
Même si elle a occupé des postes non rémunérés pendant la plus grande partie de sa carrière, Maria Goeppert-Mayer a fait d’immenses contributions en physique théorique et en chimie physique. Sa plus grande découverte a été celle d’un modèle mathématique de la structure des couches nucléaires, qui lui a valu un prix Nobel.
Sophie Germain (1776-1831)
Mathématicienne
Un concours a été lancé dans la France napoléonienne afin de trouver pourquoi du sable posé sur des plaquettes de verre se disposait selon des motifs précis lorsqu’on faisait vibrer le verre. Sophie Germain a été la seule à participer à ce concours. Elle l’a finalement remporté au bout de 6 ans, avec un article novateur sur l’élasticité. Malgré ses travaux, elle n’a jamais été acceptée par les institutions masculines de l’époque.
Lise Meitner (1878-1968)
Physicienne nucléaire
Lorsque Lise Meitner était adolescente, l’Autriche imposait des restrictions quant à l’accès des femmes aux études supérieures. Elle a néanmoins fait des études de physique et, 25 ans plus tard, elle est devenue la première femme à occuper un poste de professeur en Allemagne. Elle a contribué à la découverte de la fission nucléaire, mais, d’une manière discutable, seul son collaborateur Otto Hahn a obtenu le prix Nobel en 1944.
Emmy Noether (1882-1935)
Mathématicienne
En plus d’être une pionnière de l’algèbre abstraite, Amalie « Emmy » Noether refusait d’accepter que les femmes soient exclues de l’accès au savoir. Lorsque le gouvernement nazi de l’Allemagne l’a acculée à quitter le milieu universitaire, elle a continué d’enseigner en secret. Aujourd’hui, le théorème de Noether sous-tend une grande partie de la physique moderne.
Fabiola Gianotti (1960-)
Physicienne des particules, première femme directrice générale du CERN (depuis 2016)
Fabiola Gianotti a d’abord étudié les arts et la philosophie, parce qu’elle aimait poser de grandes questions. Elle a ensuite été conquise par la physique, parce que celle-ci fournit de grandes réponses. Elle est maintenant une chercheuse de premier plan dans le plus grand laboratoire de physique des particules au monde.
Cecilia Payne-Gaposchkin (1900-1979)
Astrophysicienne
Cecilia Payne-Gaposchkin a étudié à l’Université de Cambridge, mais on a refusé de lui conférer un diplôme parce que, jusqu’en 1948, l’institution n’en accordait pas aux femmes. Elle a fait un doctorat aux États-Unis, démontrant dans sa thèse que le Soleil est surtout constitué d’hydrogène et d’hélium. Ce travail a été qualifié de « thèse de doctorat la plus brillante jamais produite en astronomie ».
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